Page:Bourget - Laurence Albani, Plon-Nourrit.djvu/130

Cette page n’a pas encore été corrigée

appelait pittoresquement un bêchard, et elle entreprit de déterrer seule les précieux tubercules, en grommelant :

« C’est vrai qu’elle gagne sa vie. Y a rien à dire. Quand même, c’est-y des façons ! »

Pourtant, il y avait une fierté dans le regard dont elle suivit, une demi-heure plus tard, l’élégante silhouette de sa fille marchant vers la grand’route, entre les rosiers qui bordaient le chemin d’accès de leur campagne, et pensive :

« Je ne sais pas ousqu’elle va, » se disait-elle en se parlant dans son langage aussi expressif qu’incorrect. « Sûr que c’est pas ousqu’elle doit pas. Elle n’a pas de volagerie, et tournée comme elle est ! Ah ! la jolie petite mariée qu’elle fera ! »

Ses yeux se dirigeaient maintenant vers la droite. Derrière le groupe des sombres orangers se profilait au loin le toit brunâtre de la maison de Pascal Couture. Plus loin