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Ce fut ainsi, entre les deux femmes, une émulation de près d’une heure, jusqu’à ce que, parvenue à l’extrémité du champ, Françoise Albani se redressât et dit à Laurence :

– « Ça y est, nous n’avons plus qu’à ficeler les colis. On les portera à la gare quand Marie-Louise arrivera avec Pied-Blanc. On a gagné son dîner, hein ? »

Tout en bavardant, la courageuse ouvrière était allée s’asseoir sur le banc de pierre devant la porte, tandis que sa fille montait à la cuisine, d’où elle rapportait une bouteille de vin, deux verres, deux assiettes, des fourchettes d’étain, des couteaux, du pain, un reste de viande froide. Et un lunch commença, qui ne ressemblait certes pas à ceux devant lesquels Laurence s’était assise en Angleterre. Ces changements-là, dans sa destinée, la laissaient indifférente. Ce n’était pas des délicatesses sensuelles qu’elle avait la nostalgie. En elle