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une fois des malveillants appliquer cette phrase à Couture. Elle leur en avait voulu, comme d’un outrage personnel, de cette cruelle moquerie sur les épaules trop larges et engoncées du jeune homme, et, continuant de penser à lui, elle le revoyait chassant dans ces marais d’où, si souvent, il avait rapporté chez eux des sarcelles et des macreuses. Une association d’idées la ramena au petit Virgile. Elle s’attendrit au souvenir de l’incomparable bonté que Pascal avait montrée à l’enfant maltraité. Pauvre cher Pascal ! Si la vie de l’opulent Pierre Libertat se mouvait dans un décor analogue à celui de la châtelaine de Vernham Manor, le cœur du jardinier de l’Almanarre ressemblait par sa générosité foncière à celui de l’hôtesse de Mireio Lodge. Ce geste d’âme par lequel il avait recueilli l’enfant, n’était-ce pas celui qui avait poussé lady Agnès à prendre chez elle la fille d’Antoine Albani ? Pourvu que cette adoption de Virgile fût