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ces petits travaux. Puis, avec une bonhomie pateline :

– « Nous n’y gagnons pas grand’chose, allez. Mais aider une gentille demoiselle comme vous à ramasser une petite dot, ça nous fait plaisir, à M. Béryl et à moi… Et puis nous y gagnons quand même un peu. Une bonne action qui soit aussi une bonne affaire, c’est le rêve, pas ? »

En temps ordinaire, le naïf cynisme de cette charité utilitaire eût fait sourire Laurence. Mais par ce matin troublé, elle n’avait pas la tête à l’ironie. Elle sentait trop peser sur elle l’approche des heures décisives. En quittant la boutique pour gagner de son pied hâtif la petite gare du chemin de fer du Sud, elle ne retenait de cette conversation que ceci : elle avait été l’objet d’une enquête. Si Mme Libertat cherchait de tels renseignements et par de tels moyens, c’est qu’elle ne considérait pas ce mariage de son fils comme absolument