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et de commodes. Tandis que son mari, Aron Béryl, fouillait, entre septembre et avril, les moindres villages de Provence, d’Avignon à Nice, et en été, tous les bourgs du Plateau Central, d’Aurillac à Tulle, la coquette et fine Kitty Béryl passait ses jours dans le magasin de Royat ou celui d’Hyères, suivant la saison, à inventer de fantastiques histoires d’origine autour des bibelots et des meubles, lesquels avaient le plus souvent une date aussi récente que la boîte apportée ce matin-là par Laurence.

– « C’est la plus jolie de toutes, » dit-elle à la jeune fille, quand celle-ci, réveillée de ses méditations sur son passé et son avenir, se fut décidée à franchir la porte ; et, retournant le délicat objet entre ses doigts : – « Impossible de la distinguer d’une vraie boîte du dix-huitième. Moi-même, si je n’étais pas avertie, je ne saurais pas. D’ailleurs, puisque c’est un procédé