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en une vision de bonheur, – pour lui. Mais pour elle ? … Ce débat intérieur l’émouvait si profondément qu’elle se trouva au terme de sa course presque sans s’être aperçue du chemin qu’elle suivait, à travers les potagers qui font comme une ceinture à la ville. Elle était devant la boutique de Mme Béryl, l’antiquaire qui lui achetait maintenant ses boîtes. Sur la façade, une inscription toute locale : Au vieux Marseille, rappelait la célèbre faïencerie, fondée dans cette ville en 1760. Une autre inscription mise au-dessous et en plus petites lettres – Royat en Été – le racontait assez : la tenancière du magasin alternait le commerce des vieilleries provençales et celui des vieilleries auvergnates avec une indifférence mercantile que justifiait une troisième inscription – Succursale de la Maison Béryl, de Tanger (Maroc). Ainsi s’expliquait l’abondance des cuivres, des tapis et des babouches dont la boutique s’encombrait, autant que de plats et de soupières, de bahuts