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– « Mais les parents ? » interrogea Laurence, comme l’autre se taisait. « Tu les as vus ? »

– « Je me suis méfié, » dit Couture, « et j’ai remis. J’ai eu raison… »

Et plus bas, comme s’il avait peur de ses propres paroles, chargées d’une signification trop grave :

– « J’ai rencontré le père Nas, ce matin, prés de la gare. Il était très inquiet, lui aussi, mais pas de Virgile, de Victor. »

Il regardait Laurence, en prononçant cette phrase, comme s’il attendait d’elle une réponse qui l’éclairât sur une énigme torturante. Victor était le frère cadet de Virgile, plus jeune de deux ans, et né du second mariage. Il était l’objet, de la part de sa mère, d’une préférence passionnée, que le père éprouvait aussi, tant l’influence de sa femme était puissante sur lui. Cette même influence lui faisait traiter durement l’enfant de la morte. Cette double injustice