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une minute les désordres mentaux que cet amour produit en eux. Ils ont la moralité de la vie sans avoir la moralité du cœur, — anomalie singulière qui, tôt ou tard, aboutit a l’égale immoralité du cœur et de la vie. Nos actions finissent toujours par ressembler à nos pensées, et ce sont ces dernières qu’il importe de gouverner d’abord. Si Francis avait procédé avec la petite Adèle, comme autrefois avec sa maîtresse, par la fuite et par l’absence, peut-être se fût-il abandonné sans danger au dérèglement de son cœur, sûr que nulle occasion ne viendrait tenter à nouveau ce cœur épuisé de trop sentir. Cette absence était rendue très difficile par les circonstances particulières où il se trouvait pris. Il ne se dissimulait pas qu’elle valait mieux pour la définitive exécution de son plan de conduite. Mais il se disait que son départ pour la France était fixé pour le 25 janvier, et n’aurait-il pas la force de supporter son chagrin jusque-là, d’autant plus que la fin de décembre approchait à travers ces désordres cachés de sa sensibilité, et déjà le futur Noël était annoncé dans toute la ville par des bandes de papier collées aux vitres des moindres boutiques, avec cette naïve inscription : Viva Gesù bambino !… C’était, pour le jeune homme, une nouvelle raison de mélancolie que les images réveillées par cette fête des enfants. Pouvait-il se douter qu’elle ne passerait pas sans qu’il eût