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du génie celtique qui survit à toutes les expériences et à tous les désenchantements. Parlant au cours d’un de ses premiers articles de la Terre de promission, que la légende bretonne pare de fleurs éternelles, M. Ernest Renan disait : « Quelques hommes privilégiés seuls l’ont visitée. À leur retour, on s’en aperçoit au parfum que leurs vêtements gardent pendant quarante jours… » L’âme du grand écrivain a, elle aussi, visité, dans les premières années, une Terre de promission, celle des beaux rêves de sa race, et les phrases dans lesquelles s’enveloppe aujourd’hui cette âme vieillissante en ont gardé un parfum qui ne mourra pas.