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III RÉSURRECTION

I

Lentement, tristement, Elisabeth de Fresne avait gravi la pente de la colline, boisée et close d’un mur, qui servait de parc à sa villa. Elle s’était assise, à même le roc, sur la terrasse, ménagée là en des jours plus heureux et d’où ses yeux pouvaient voir l’un des plus vastes paysages de mer et de montagnes qui soit en Provence, si beau qu’il a valu à cette partie des environs d’Hyères le surnom de Costebelle. A ses pieds, les cimes inégales des pins d’Alep verdoyaient, frissonnaient sous la brise venue du golfe qui lui-même bleuissait plus loin, fermé, d’un côté, par les deux longues et minces chaussées de la presqu’île de Giens, de l’autre, par la pointe fortifiée de Brégançon. L’île de Porqueroll