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I LE TALISMAN

L’histoire que l’on va lire me fut racontée par l’un des artistes célèbres de notre époque, l’un des plus ennemis aussi de toute réclame, de tout étalage personnel, de toute confidence intime. Je ne répéterai pas son nom, ne voulant pas lui demander la permission, qu’il me refuserait sans aucun doute, de redire cette anecdote, quoiqu’elle appartienne à sa plus lointaine jeunesse. Je tairai aussi la nature de son talent. Est-il sculpteur ou peintre, musicien ou architecte, poète ou dramaturge ? Le silence absolu que je garderai sur ce point me semble autoriser un récit qui porte avec lui un enseignement d’un ordre bien humain, car il intéresse la psychologie de l’enfance, par suite, de l’éducation. Je me rappelle que ce fut là mon motif pour transcrir