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dedans tout ce que vous voudrez. Je la donnerai à Reine, sans la lire… Etes-vous content ?… »


VIII LE PLAN D’HECTOR LE PRIEUX

— « J’ai mon plan… » C’est sur ces mots, répétés pour la troisième fois, qu’Hector Le Prieux quitta l’amoureux de sa fille, muni de la lettre qu’il lui avait fait écrire, et aussi de la dépêche de Reine. — « Je vous la renverrai demain en vous tenant au courant, » avait-il dit encore. « Elle m’est nécessaire… » Il faut croire que ce billet touchait en lui une place infiniment profonde, car Charles Huguenin, qui s’était mis sur son balcon, pour le regarder s’en aller, put le voir qui s’enfonçait de nouveau sous les arbres dépouillés du Luxembourg, la petite feuille bleue à la main. Il marchait, épelant un par un les mots de cette chère écriture, abîmé dans les pensées que cette contemplation soulevait en lui, au point qu’il ne s’aperçut de l’endroit où il était qu’au moment où il franchissait la grille, en face de la rue Soufflot. Il avait traversé tout le ja