émotions qu’il eût éprouvées depuis des années : — « Non, » se disait-il, tandis que le fiacre allait, descendant le boulevard Haussmann, pour gagner ensuite la Seine par la rue Auber, l’avenue de l’Opéra et la place du Carrousel, « non. Elle ne se mariera pas contre son cœur. Elle ne sera pas Mme Faucherot. Je ne le veux pas. Je ne le veux pas… » Contre qui les plus intimes résistances de son être se tendaient-elles donc, dans ce sursaut de résolution ? Et son monologue intérieur continuait, les idées s’appelant l’une l’autre avec cette logique involontaire qui déconcerte tous nos partis pris, toutes nos affections quelquefois : « Je savais bien que ce n’était pas possible qu’elle épousât ce Faucherot autrement que forcée… Forcée ? Elle s’est crue forcée ? Mais par qui et par quoi ?… Nous l’avons laissée libre pourtant. Tout à l’heure encore, nous lui avons demandé d’attendre… » Contre quelle idée le père se défendait-il, en se répétant mentalement ce « nous » mensonger ? Il reprenait : « Et ce n’est pas à nous qu’elle a confié ses sentiments ? C’est à une étrangère ?… Elle ne sait donc pas que son bonheur est notre seul souci, que nous ne vivons que pour elle ? Quand elle a dû aller causer avec sa mère de ce projet de mariage, je lui ai parlé cependant. Elle m’a compris. Du moins, elle en avait l’air. Je l’entends encore me dire : « Que vous êtes bon et que je vous aime ! » Et puis, ce silence, cette défiance ?… C’est inconcevable… Peut-être a-t-elle cru que
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