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Le Prieux a d’abord 12,000 francs par an comme critique théâtral, ce qui représente une moyenne de trois articles par semaine, soit douze par mois. Il a quitté, naturellement, les tribunaux, mais il est « chroniqueur de tête » dans un autre grand journal du boulevard, où il a obtenu les gros prix : 250 francs l’article. Cela lui fait 26,000 francs par an, au taux de deux articles par semaine, c’est-à-dire de huit par mois. Resté fidèle à son ancien journal illustré, qui a prospéré comme lui-même, il y touche 150 francs l’article pour un « Clavaroche » hebdomadaire, ce qui représente 7,800 francs par an, et quatre articles par mois. Il expédie une lettre de quinzaine à un journal sud-américain, — soit, de nouveau, deux articles par mois. Il tient la critique d’art dans une cinquième feuille, ce qui lui fait, avec le compte rendu du Salon, une moyenne d’environ trente-six articles ou bouts d’articles à écrire par an, soit encore trois par mois. Une correspondance, quotidienne et télégraphique, avec le plus important des Nouvellistes de province, complète son budget de recettes, qui s’équilibre, — du moins il le croit, — à peu de chose près, avec le budget des dépenses, en lui permettant l’économie d’une très médiocre assurance. Le tout se solde, si vous voulez faire l’addition des quelques nombres cités plus haut, par une moyenne de soixante articles par mois ou de sept cent vingt par an. C’est ce que la belle Mme Le Prieux appelle « avoir fait leur situation » !