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V

LA MÈRE ET LE FILS


Quinze jours plus tard, Hubert Liauran descendait sur le quai de la gare du Nord, vers cinq heures du soir, revenant de Londres par le train de jour. Le comte Scilly et Mme Castel l’attendaient. Que devint-il lorsqu’il aperçut, parmi les visages qui se pressaient autour des portes, celui de Thérèse ? Ils avaient arrêté par lettres qu’ils se rencontreraient le soir de ce jour, qui était un mardi, au Théâtre-Français, dans sa loge. Elle, pourtant, n’avait pas résisté au désir de le revoir quelques heures plus tôt, et dans ses yeux éclatait une émotion suprême, faite du bonheur de le contempler et du chagrin d’être séparée de lui ; car ils ne purent échanger qu’un salut, qui échappa heureusement à la grand’mère. Thérèse disparut, et tandis que le jeune homme se tenait dans la salle des bagages, un involontaire mouvement de mauvaise humeur s’élevait en lui, qui lui faisait se dire que les deux vieilles gens, dont il était