utiles à ce projet. La correspondance complète de l’Empereur, la suite des mémoires relatifs à l’histoire de France, une profusion de volumes de voyages, formaient le fonds de cette bibliothèque. Quelques ouvrages de religion, un petit nombre de romans, et, parmi les écrivains modernes, les œuvres du seul Lamartine achevaient de garnir les rayons. Il est juste de dire que, dans ce coin du monde où l’on ne recevait aucun journal, la littérature contemporaine était parfaitement inconnue. Les idées du général et celles des deux femmes s’accordaient trop sur ce point. Il en était du monde contemporain tout entier à peu près comme de la littérature. On aurait pu entendre, dans ce salon de la rue Vaneau, d’étonnantes conversations, où le comte expliquait à ses amies que la Commune avait été faite avec l’argent de M. de Bismarck sur l’ordre du chef d’une société secrète, et d’autres théories politiques de cette portée. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Comme dans les très petites villes de province, la monotonie des habitudes avait abouti chez les deux veuves à une monotonie analogue de la pensée. Les sentiments étaient très profonds et les idées très étroites, dans ce vieil hôtel dont la porte cochère s’ouvrait rarement. Le promeneur apercevait alors, au fond d’une cour, un bâtiment
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