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manière d’autant plus étroite que les rapports y sont très fréquents, très sérieux et très personnels. Mais, certes, aucun des jeunes amis d’Hubert ne se mouvait dans une installation comparable à celle que les deux femmes avaient organisée au premier étage du pavillon. Elles qui vivaient dans une simplicité de veuves sans espérance, et qui n’eussent pour rien au monde modifié quoi que ce fût à l’antique mobilier de l’hôtel, leur sentiment pour Hubert leur avait soudain révélé le luxe et le confort modernes. La chambre à coucher du jeune homme était tendue d’étoffe du Japon, d’une jolie et coquette fantaisie, et tous les meubles venaient d’Angleterre. Mme Castel et Mme Liauran avaient vu chez un de leurs parents éloignés, anglomane forcené, quelques modèles qui les avaient séduites, et elles s’étaient offert, comme un caprice d’amoureuses, le plaisir de donner à leur enfant cette élégance, alors originale. Il y avait ainsi dans cette pièce, située au midi et toujours ensoleillée, une charmante armoire à triple panneau, un revêtement de bois et une glace à étagère au-dessus de la cheminée, deux gracieuses encoignures, un lit bas et carré, des fauteuils à ne pouvoir jamais s’en relever ; — enfin c’était bien réellement ce home d’une commodité raffinée que chaque Anglais riche aime à se procurer. Une salle de bain attenait à