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RECHERCHES SUR FONTAINEBLEAU.

souvenir de ce rêve qui aurait plus d’une fois charmé les heures d’ennui de la princesse durant les premiers mois de la révolution dans Paris. M. Guérin, ancien maire de Fontainebleau et si généralement estimé dans cette ville, devint possesseur de cette propriété en 1837. »

Nous ignorons la source à laquelle la comtesse a puisé ces renseignements, assez conformes à une légende que nous nous garderons de détruire. Il n’en reste pas moins que Madame Élisabeth n’a jamais habité l’hôtel qu’elle n’a, du reste, pas vụ achever, et que tous les titres constatent que le docteur Dassy Darpagean l’a créé ; toutes les quittances sont à son nom.

Le 6 juin 1785, le docteur Dassy achète de Mme Lardy, veuve de Claude Lardy, « porteur de chaises » du Roi, un terrain de deux arpents qu’elle tenait de Marie Raffard, veuve du sieur Dorchemer de la Tour.

Le 12 novembre 1786, François Lebaigue, ancien contrôleur des rentes de l’Hôtel-de-Ville de Paris, et sa femme, Jeanne-Élisabeth Dubois de Fréminet, lui vendent un grand terrain voisin, sur lequel se trouvait un chantier. Ce terrain provenait également de la succession Dorchemer de la Tour.

En 1788, Dassy fait construire les corps de bâtiments composant l’hôtel et ses dépendances, puis l’agrandit successivement de tous les terrains qu’il peut acheter de divers, parmi lesquels nous trouvons François Labbé, marchand de bois à Paris ; Laurent Laureau, « cocher des carrosses du Roi allant de Fontainebleau à Paris » ; Jean Bourdin, ancien chef des Bureaux de M. Bertin, ministre d’État ; Louvet, entrepreneur de plantations à Fontainebleau, etc., etc.

Dassy meurt le 31 mars 1798, âgé de 51 ans seulement ; la propriété passe aux mains de sa veuve, Charlotte-Catherine Regnaudin, dont les héritiers la vendent, le 3 juin 1810, à Gervais Rochereau, ancien procureur au Parlement, avocat à la Cour royale, qui s’était retiré à Fontainebleau.

Après quelques années de possession, Gervais Rochereau la cède à M. Charpin Feugerolles et à Mme de Perthuis, sa femme, qui la conservent pendant assez longtemps et l’augmentent d’un terrain acheté à Trabé-Fessard, marchand de bois.

Devenue veuve, Mme de Charpin Feugerolles et son fils la vendent à nouveau, le 28 septembre 1837, à M. Denis Guérin, ancien pharmacien à Paris, qui, quelques jours avant, avait déjà acquis des époux Mierre un vaste terrain, rue de France et route du Bornage, qui longeait la propriété.

Sous la possession de M. Guérin, la propriété s’agrandit considérablement encore et s’améliore sous tous les rapports. Au vaste terrain Mierre, sur la rue de France, acquis en même temps que l’hôtel, il y ajoute, par deux acquisitions à la famille Trabé, une autre à M. Deschâteaux, et diverses parcelles achetées à des voisins, si bien que la propriété acquiert une étendue de 52,072 mètres.

M. Guérin, qui était pris d’un grand amour pour son hôtel, consacra des sommes