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RECHERCHES SUR FONTAINEBLEAU.

de la rue Saint-Honoré, depuis la rue de France jusqu'à la rue Béranger. Le parc a été coupé en deux par ce percement et M. Chalmeton a abandonné gratuitement à la ville le terrain nécessaire pour la rue. Dans la partie retranchée, ayant façade sur la nouvelle rue Saint-Honoré, la rue de la Paroisse et la rue Saint-Merry, se sont élevées plus de 25 maisons, toutes avec jardin. La ruelle aux Biches a été supprimée à partir de la rue Saint-Honoré.

En 1876, un fragment de l'ancienne propriété Lebois, donnant sur la rue Saint- Honoré, en a été distrait. Sur son emplacement, s'est élevé l'élégant hôtel de M. Beths, appartenant aujourd'hui à Mme la baronne Neveux.

Enfin, en 1888, le corps de bâtiment principal de l'hôtel, qu'on a séparé par un mur de la maison ayant entrée rue des Sablons, et le parc donnant rue Saint-Honoré, ont élé vendus à M. Bapst ; capitaine d'artillerie[1].

Pour en terminer avec l'hôtel des Quatre Secrétaires, n'omettons pas de dire que M. Ansillon a été un moment troublé dans la jouissance de cette propriété si péniblement acquise.

Le 15 mars 1829, l'administration de l'Enregistrement lui adressa sommation d'avoir « à restituer à l'État la propriété appelée l'hôtel des Quatre Secrétaires, laquelle fut acquise en vertu d'un arrêt du Conseil, du 17 mars 1750, pour le service des Intendants de l'argenterie, menus-plaisirs et affaires de la Chambre de S. M., suivant contrat du 29 septembre 1750. » Il y avait là une erreur aussi grossière que manifeste. L'administration des Domaines, qui avait entre les mains tous les dossiers des biens nationaux, ne s'était pas donné la peine d'y recourir. Un chef de service, trop zélé, avait confondu l'hôtel des Quatre Secrėtaires avec l'hôtel des Menus-Plaisirs, situé rue des Pins, lequel avait été bel et bien vendu au district, le 27 ventôse an III, à un nommé Lesieur, de Melun.

Mais ce qu'il y a de plus fort, c'est que l'administration mit plus de six ans à s'apercevoir de sa bévue. Mieux que cela, au lieu de reconnaître puremont simplement qu'elle s'était trompée, ello notifia allègrement sa décision à Mme de Parseval, le 6 octobre 1835, en concluant ainsi : « Les actes de propriété ne contenant aucune mention de domanialité et rien n'indiquant que M. Ansillon ni ses auteurs aient pu connaître l'origine domaniale dont elle pouvait être entachée, ledit sieur Ansillon doit être réputé acquéreur de bonne foi et, comme la possession remontait à plus de dix ans, avant la notification de la sommation, la prescription décennale lui est acquise.. ».

Ô excellente administration, vous êtes vraiment trop bonne !

(Abeille, 25 décembre 1891).



  1. Cette propriété a été rachetée en 1894 par le comte Lavaurs.