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UN


MANUSCRIT INTÉRESSANT & INÉDIT





En feuilletant des catalogues, nous avons trouvé l’indication d’un manuscrit sur Fontainebleau, dont il est bon de noter l’existence.

Il est intitulé : Relation de ce qui s’est passé de plus remarquable à Fontainebleau et qui explique aussi dans quel temps et sous quel règne chaque bastiment a esté fait depuis 1169.

Ce manuscrit de la fin du XVIIe siècle (1699) est resté inédit ; il se compose de 152 feuillets in-8o, avec deux cartes gravées. L’auteur n’est autre que le géographe N. Defer (ou de Fer) ; on lit, en effet, dans la préface :


« Il m’a semblé que pour donner une idée générale du chasteau et de ses dehors, je ferois bien d’y joindre un plan qui a esté réduit et gravé sur l’original (que j’ai levé depuis longtemps et que j’eus l’honneur de présenter au roi), avec une carte de la forest. » Ce plan et cette carte, joints au volume, ont été gravés avec soin par C. Inselin, et mis au jour par N. Defer, géographe du Dauphin : 1697. »


Nicolas Defer a d’ailleurs publié, en 1703, un autre ouvrage in-folio avec figures, sous le titre de Beautés de la France.

Les historiens qui se sont occupés de Fontainebleau, — le P. Dan, l’abbé Guilbert, Castellan, Vatout, Champollion, paraissent n’avoir eu aucune connaissance de l’intéressante relation manuscrite de Defer.

Son travail est rédigé en forme d’annales ; le premier chapitre a pour sujet l’origine du nom de Fontainebleau et la topographie du château et de la forêt ; suivent les annales divisées par règne, depuis la construction du Donjon par Louis VII, en 1169, jusqu’à l’année 1697. L’auteur rapporte, à leurs dates, les événements historiques qui se sont passés dans cette résidence, les agrandissements, les embellissements ou les transformations des bâtiments, etc. À la fin du volume, on trouve un recueil des devises royales inscrites en plusiears endroits du château, ainsi qu’une liste des prieurés et hermitages qui existaient dans la forét. Il faut encore signaler une curieuse description de la chasse des cormorans, c’est-à-dire de la pêche à l’aide des cormorans dressés pour cet exercice. C’est Louis XIII qui avait institué cette pêcho en 1631.