Page:Bourgeois - Solidarité, 3e éd., Armand Colin, 1902.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’obtenir en fait le concours des intelligences et des volontés dans l’action solidaire ?

Et quelle sera — c’est le premier point — la valeur morale de l’organisation ainsi réalisée ?

L’équation des rapports de l’unité et du tout se complique, en effet, au degré humain d’une dernière inconnue ; l’homme, avons-nous dit, est l’acteur du drame, mais il en est en même temps le spectateur et le juge ; des consciences individuelles mêlées à l’action s’élève une conscience commune qui objective cette action et prononce sur elle. Toute société est, suivant le mot de Fouillée, une « union de consciences qui s’élabore ». La distinction fondamentale du