Page:Bourdon - En écoutant Tolstoï.djvu/53

Cette page a été validée par deux contributeurs.

épaisse, la broussaille grise de ses sourcils, de ses moustaches, de sa barbe de margrave, ses amples oreilles, ouvertes comme des prises d’air de navire, mais surtout ses yeux gris bleu, le regard aigu de ses yeux profonds, qui brillent comme des foyers, crépitent comme des cratères, et, quand ils fixent sur vous la flamme noire de leurs pupilles, se posent sur votre âme.

Il dit :

— Soyez le bienvenu chez nous, Monsieur.

Il s’informe de la manière dont j’ai fait le voyage et, m’entraînant aussitôt à travers le vestibule, il me conduit à la salle à manger du premier étage :

— Ne prendrez-vous pas un peu de café ? Il faut vous réchauffer.

Alors, dans la grande salle à manger blanche, il me fait asseoir devant une longue table rectangulaire, où chauffe, sur la nappe, le samovar de cuivre. Lui-même prend place en face de moi, et, comme je m’excuse d’arriver si tard dans la matinée, contre mon gré, il fait :