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elle n’a qu’un étage, elle est environnée de paix et de silence, nul mouvement n’y décèle la vie : un sage y habite. À quelque distance, à gauche, s’alignent les deux douzaines de maisons de bois du hameau.

Je sonne à la porte, qui est de cuir, avec des clous de cuivre et abritée sous un auvent. Un domestique ouvre ; je franchis la seconde porte ; on m’introduit dans l’étroite bibliothèque du rez-de-chaussée, et j’attends.


J’éprouve le petit frémissement que l’on doit ressentir, quand on s’approche du cratère d’un volcan. J’ai peur d’avoir peur. Je vais voir Tolstoï ! Je ne sais point d’homme à qui ses livres dessinent dans les imaginations une figure plus souveraine, plus impressionnante, plus démesurée, et Tolstoï, qui, dans les siens, a versé la substance de son âme, m’apparaissait comme un bon Dieu biblique, infiniment fort, infiniment bon, inflexible à l’injuste et rude au mal, et plus redoutable par l’infinité même de sa perfection.