détourne vers moi ; il a des yeux bleus, il rit niaisement d’un air gentil : à défaut de la parole impossible, c’est sa manière de me témoigner ses sentiments sympathiques. Et je ris aussi.
Bientôt, dans le lointain, sur la neige morne, apparaissent des taches grises, qui deviennent des masses noires. La forêt de sapins se dissémine et s’étale à travers la plaine profonde, puis se fond et s’agglutine et, au bout d’une heure, nous sommes au cœur de la forêt, entre des arbres immenses qui portent des chevelures d’argent. La route, maintenant, est large, comme une trouée de lumière dans une masse d’ombre. De distance en distance, à droite, à gauche, nous dépassons de petits groupes de maisons basses, sans étages, qui ont pour murs des poutres assemblées, et, pour toits, des couvertures de chaume. Une usine abandonnée érige tristement sa grande carcasse de fer rouillé. La route s’élargit encore ; mais nous allons la quitter. Sortant du bois, nous nous engageons à droite dans un sentier à peine indiqué par des pas, où nos deux chevaux ne