ricaine. Ce n’est pas une chimère. Kropotkine a démontré, par des calculs irréfutables, que l’Angleterre, par exemple, qui passe pour tributaire du monde, que le territoire de l’Angleterre peut, le jour où elle le voudra, satisfaire à tous les besoins de ses habitants. Mais l’industrie gaspille ses forces à produire une foule de choses tout à fait inutiles. Peut-on soutenir qu’il soit indispensable à la richesse d’un pays de fabriquer ce que l’on appelle des articles de Paris et autres vaines bagatelles ?
— Craignons, fis-je, que l’Europe préfère tout, fût-ce la guerre, fût-ce même la paix, à la nécessité de restreindre les besoins que les hommes se sont créés.
— Ce n’est pas sûr. Mais comment discuter là-dessus ? Si ces événements que vous dites doivent se produire, nous ne sommes maîtres ni de les hâter, ni de les retarder, et à coup sûr le monde ne les verra que dans un avenir encore lointain. En tout cas, ne décourageons pas l’Amérique. C’est une nation jeune, hardie, entreprenante, et qui s’entend aux affaires. Si elle produit à meilleur