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— Savez-vous ce qu’elle vient de me dire ? Ceci : « Tu n’es pas encore trop mal, mais tu as tout de même vieilli depuis l’année dernière. » Et c’est un compliment qu’elle a voulu me faire !


Nous rentrons.

— Voulez-vous voir ma peinture ?

Je suis la comtesse dans sa chambre, et je me trouve, avec une surprise enchantée, devant la copie presque achevée d’un grand et très beau portrait du comte. Cette copie est étonnante d’exactitude, de solidité, de vigueur ; la vie y circule, les yeux de Tolstoï y brillent comme des soleils. Comment est-il possible que le peintre de cette toile n’ait jamais pris de leçons, n’ait jamais, avant ceci, peint autre chose qu’un petit essai qu’elle me fait voir ? La comtesse André sourit de mes exclamations admiratives, d’un air qui veut dire : « On voit bien que vous ne connaissez pas ma belle-mère ! »

Mme Tolstoï me montre ensuite des photographies. Près de la cheminée, un magni-