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que nous ne pouvons nous lasser de citer, on a chargé d’opprobres ce bon Sauveur, on lui a reproché qu’il était un séducteur, un homme diabolique, et il souffre toutes ces choses avec une douceur admirable ! Quand Judas vient le baiser pour le livrer à ses ennemis, il lui présente sa bouche sacrée ; il donne sa tête quand on la veut couronner d’épines, ses mains quand on les veut clouer sur une croix ; quand les bourreaux le veulent fouetter, il leur abandonne son corps ; mais on lui voit le fouet en mains pour châtier les profanateurs de la maison de son Père. Il ne se contente pas de les reprendre, il ne lui suffit pas de leur faire voir leur faute, il les chasse honteusement le fouet en main. Ah ! pour lors, mon bon Sauveur, vous pouviez bien dire ce que le saint Roi-prophète avait prédit de vous : Je suis devenu comme un étranger, parce que le zèle de votre maison, ô mon Dieu ! m’a dévoré ; et de vrai c’était un état bien étranger à cet innocent Agneau. Il paraissait bien parler comme une autre personne, tant cette manière d’agir était éloignée de lui. Exemple merveilleux, mais bien efficace, pour apprendre aux chrétiens ses disciples, qui