J’ai photographié un grand nombre de monuments élevés aux différents cultes qui se pratiquent côte à côte ; quelques-uns, appartenant au culte bouddhique : pagodes, bonzeries, myrioks, sont — entre autres — remarquables par leur architecture. J’ai photographié et décrit également tous les sanctuaires de la superstition : autels et fétiches des esprits du ciel, de la terre, du vent, de la route, de la maison, de la maladie, etc. ; les poteaux à face humaine (o-bang-tchang-goun[ou]-tsou-sari), indicateurs des distances ou fétiches protecteurs des villages et des vallées ; les arbres sacrés à chiffons, les tas de pierres votifs dédiés aux esprits qui protègent ou menacent le voyageur.
Mœurs, coutumes, etc. — Depuis mon arrivée en Corée, je n’ai cessé — en m’entourant des meilleurs contrôles et avec l’aide d’un indigène lettré — d’étudier et de vérifier tout ce qui a été dit sur l’ethnographie des Coréens. J’ai pu, grâce au temps dont je disposais, réunir les matériaux les plus importants, et je ne crains pas de dire les plus exacts, sur tout ce qui touche aux mœurs, usages, coutumes, organisation sociale, etc., des habitants anciens et actuels de ce pays. Et il n’est pas sans intérêt de noter ce qui se passe de nos jours en Corée, car elle se modifie si rapidement qu’il est hors de doute qu’avant peu elle aura perdu sa couleur originale, pour gagner — bien entendu — d’autres avantages précieux qui lui manquent totalement.
Un peuple qui s’habille en blanc de la tête aux pieds et dont les chapeaux en bambou ou en crin sont — à eux seuls — une curiosité extraordinaire, cela ne se voit pas tous les jours. Il y a quelques années seulement, les hommes seuls circulaient le jour dans les rues, tandis qu’un couvre-feu, sonné au coucher du soleil, les rappelait au logis pour permettre aux femmes de jouir de la ville à leur tour.
Les séances de sorcellerie qui, chaque jour, se donnent sur plusieurs points de la ville, dans la chaumière, dans le palais, là où la maladie, le deuil, le mariage ou quelque autre événement de la vie a demandé l’intervention des chamanes ou les exorcismes des sorcières, les visites aux tablettes des ancêtres, les préoccupations d’un peuple voué au culte perpétuel des morts et des esprits sont à chaque pas, à chaque instant une surprise, une étude pour