en général des Coréens anciens et actuels, enfin j’ai pu recueillir quelques collections d’objets ethnographiques et d’histoire naturelle que j’ai eu l’honneur de vous faire parvenir.
Anthropologie. — Bien que la Corée ait été visitée, à diverses reprises, par des missionnaires, des voyageurs érudits, et, dans ces derniers temps, par un grand nombre de « Globe-trotters », elle est restée, à bien des points de vue, une terra incognita, surtout pour les savants. Déjà isolée par sa position dans les mers lointaines, cette péninsule, que Reclus a comparée avec justesse à l’Italie pour sa forme et sa disposition géographique, avait toujours observé un parti-pris volontaire de se faire oublier du reste de l’univers. Placée entre la convoitise de ses redoutables voisins la Chine et le Japon, dont elle fut tributaire pendant des siècles, la Corée estimait que le mieux était de ne pas donner signe de vie. C’est ainsi que sommeilla longtemps, derrière ses villes muraillées, ce petit peuple que l’on a appelé « la Nation ermite ». Brusquement tirée de sa torpeur par les événements de ces dernières années, notamment la guerre sino-japonaise, et l’approche des Russes en Mandchourie, la « Terre du Calme matinal », comme l’appellent gracieusement ses habitants, a été bien déjouée dans ses calculs puisqu’elle est aujourd’hui le point de mire de tous les regards en Extrême-Orient.
C’est à ce brusque réveil et à ce rappel à la réalité que ce pays, en s’ouvrant aux étrangers, doit son essor rapide. En recouvrant son indépendance par le traité de 1895 la Corée semble avoir repris une vitalité nouvelle, et ses efforts tendent à rattraper le temps perdu. Malgré sa transformation qui sera, je l’espère rapide, ce coin de l’Orient jaune est des plus curieux à observer tant il a d’originalité personnelle, malgré ses redevances à la Chine et au Japon. Le type, le costume, la mentalité des Coréens sont autant de surprises, autant de problèmes pour le voyageur européen, même familier avec l’Extrême Orient, car il se trouve ici dans un petit monde nouveau qui ne ressemble en rien à ses voisins.
Le type anthropologique, différent de celui du Chinois et du