Monsieur le ministre,
Appelé en 1900 par le Gouvernement coréen pour étudier et construire des voies ferrées sur certaines parties de son territoire, j’ai eu l’honneur de vous proposer d’employer — durant mon séjour dans ce pays — les moments de loisir que pourraient me laisser mes occupations professionnelles à des recherches scientifiques. Vous avez bien voulu faire bon accueil à ma proposition et me charger d’une mission à l’effet d’entreprendre des recherches anthropologiques sur la population des pays que j’allais parcourir, et d’y recueillir des collections d’histoire naturelle. Durant les années que je viens de passer en Corée, j’ai récolté, en effet, d’importants documents qui feront l’objet de travaux spéciaux dès qu’ils seront étudiés et classés.
Je viens, en attendant, Monsieur le Ministre, vous présenter un rapport sommaire sur les résultats principaux que j’ai obtenus jusqu’ici, non sans de grandes difficultés de tous genres. Mes efforts ont porté surtout sur les points où mes travaux m’ont appelé, c’est-à-dire sur la partie méridionale de la Corée et les districts de Séoul, de Song-to, de Pyeung-hiang, de Kang-hoa, etc. À mesure que la construction du chemin de fer avancera (ligne de Séoul à Eui-tju) j’étudierai les régions avoisinantes.
Jusqu’à présent, mes observations ont porté sur l’anthropologie, les monuments mégalithiques, les monuments de la religion et de la superstition, c’est-à-dire les temples et les fétiches ; sur les cultes, les légendes, en un mot le folk-lore de la Corée ; sur l’ethnographie