CHAPITRE XIII
Le petit bateau à vapeur de Hai-tjou qui fait le service de Kang-hoa venait de partir au moment où je m’apprêtais à faire ce voyage. Je dus y aller en sampan, depuis Tchémoulpo, en remontant un bras du Hane-kang, à la marée montante.
Nous partons à midi. Malgré l’hiver exceptionnellement froid, ces premiers jours de printemps sont très doux ; le ciel clair et un gai soleil nous promettent un agréable petit voyage en rivière. C’est surtout la marée qui nous pousse, car malgré que les bateliers sifflent au vent — coutume également chinoise et annamite — nous avançons lentement.
Nous passons d’abord au pied et à l’est de l’île Roze, dans un étroit chenal — à travers les bancs de sable et d’alluvions du fleuve — et qui n’est possible qu’à marée montante. Nous voyons les pêcheurs occupés à fouiller les bancs d’huîtres dont sont recouverts tous les rochers environnants. Des vols nombreux d’oies sauvages passent au-dessus de Tchémoulpo, et s’en vont vers l’île et les nombreux îlots de l’archipel. Notre petite voile se gonfle gracieusement au léger souffle du vent ; mais nous