CHAPITRE IX
Profitons de cette belle journée pour nous mettre en quête d’une vue d’ensemble de la capitale, à présent que nous commençons à la connaître dans ses détails. C’est du Name-sane que nous aurons le panorama le plus remarquable sur la ville et ses faubourgs. En passant, saluons le temple Tchang-tchouan-tane où l’on célèbre — chaque année — un sacrifice à la mémoire des braves, morts pour la patrie, et celui de Kouk-sa-dang élevé à la mémoire du célèbre sorcier Mou-hak qui prédit à Tai-tjo, le fondateur de la dynastie actuelle, son brillant avenir. Remarquons aussi que les contreforts boisés de la montagne sont déjà couverts de coquettes habitations. C’est à cette distance que l’on apprécie le pittoresque des murailles dont la dentelure est ébréchée en maints endroits. Tantôt dans la plaine, tantôt gravissant les pentes raides, elles encerclent de leur ligne puissante la ville étrange qui d’ici — avec sa mer de toits gris, les taches de verdure sombre répandues aux alentours de ses palais et de ses temples, le pic pointu et boisé du Paik-sake — offre un coup d’œil non dépourvu de grandeur et de grâce. Mais, hélas, la malpropreté