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notes historiques

nombre à la fois de se réunir sur les ponts, et d’employer toutes les autres précautions nécessaires pour prévenir les conséquences de tentatives de ce genre ; et qu’ils soient surtout sûrs que les habitants n’aient pas embarqué d’armes avec eux ou tout autre instrument offensif, comme aussi, ils devront voir à ce que les provisions soient régulièrement distribuées aux gens selon qu’il a été réglé dans les instructions de Mr. Saul.

« Comme le Capitaine Murray connaît bien le peuple et le pays, je vous recommande de vous consulter avec lui en toute occasion, et surtout sur les moyens à prendre pour réunir les gens de manière à les faire embarquer ; et si vous trouvez que les moyens paisibles ne suffisent pas, vous procéderez avec le plus de vigueur possible, non-seulement en les obligeant de s’embarquer, mais en privant ceux qui s’échapperont de tout asile et de tout moyen de support, en brûlant leurs maisons et en détruisant tout ce qui pourrait leur offrir, dans le pays, des moyens de subsistance. Vous recevrez avec ceci une copie du contrat (Charter Party) que les maîtres des vaisseaux transports ont pris ici, renfermant les conditions convenues entre eux et le gouvernement ; vous conviendrez des mêmes conditions avec les transports qui doivent être expédiés à Boston, et, comme vous voyez qu’ils sont engagés au mois, vous vous hâterez le plus possible afin d’épargner les dépenses au public.

Quand vous aurez fini la besogne de rassembler sur les vaisseaux tous les habitants du Bassin des Mines, vous vous transporterez, ou bien vous enverrez un fort détachement à Annapolis-Royal, pour aider le Major Handfield à transporter ceux de cette rivière, et vous vous arrangerez de manière à ce que tous les déserteurs que l’on rencontrera soient aussi saisis et réunis à Annapolis pour les embarquer aussi.

« Signé
« Charles Lawrence. »
Haliburton (notes), p. 327.

Il ne fut fait d’exemption en faveur de personne. Page 218.

« Halifax, 11 août 1755.

« Comme je vous ai déjà donné toutes les explications possibles au sujet des instructions qui vous ont été envoyées, je n’ai rien à ajouter, sinon que vous devrez réunir ensemble tous les habitants de manière à les embarquer avec le plus de facilité qu’il sera possible, soit par ruse ou par force, selon les circonstances ; mais surtout, je désire que vous ne fassiez aucune attention quelconque à des supplications ou des mémoires présentés par les habitants demandant de les laisser en arrière ; mais faites embarquer tout le monde, si c’est possible, suivant les instructions ci-jointes, sans vous adresser à moi de nouveau. » — Haliburton (notes), p. 332.

Le gouvernement craignait que ses agents fussent touchés par le spectacle de la désolation, il leur ôtait de suite toute velléité de clémence.

Ah ! ah ! ah ! nos documents !… nous les déchirerons, monsieur Gordon. Page 235.

« C’est une chose remarquable, dit Haliburton dans une note de son livre, qu’on ne rencontre aucune trace de cet événement important parmi les papiers du secrétariat provincial à Halifax. Je n’ai pu découvrir si la correspondance avait été conservée, ou si on y avait jamais consigné les ordonnances, les rapports et les mémoires qui se rattachent à ce fait. Dans le registre des lettres du gouverneur Lawrence, qui existe encore, aucune communication du bureau du commerce (Board of Trade) depuis le 24 décembre 1754 jusqu’au 5 août 1756, si on en excepte un simple reçu pour provisions. On a paru s’étudier à cacher les détails de cette affaire, etc. » — Hist. Nov. Scol., 195.

Il est probable que si l’on pouvait arriver jusqu’aux documents que le ministère anglais voile avec un soin si scrupuleux dans les bureaux des archives de l’État on trouverait là ce que l’historien de la Nouvelle-Écosse n’a pu découvrir à Halifax.

M. J. R. Brodhead, qui fut chargé par l’État de New-York, en 1839, d’aller recueillir, dans les papiers de Paris, de Londres et de La Haye, les documents nécessaires à l’histoire, tant de l’ancienne colonie hollandaise que de celle de la colonie de New-York,