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notes historiques

J’ai hâte de voir arriver le moment où les pauvres misérables seront embarqués et nos comptes réglés ; alors, je me donnerai le plaisir d’aller vous voir et de boire à leur bon voyage ! etc. Page 193.

Cette lettre de Murray, que j’ai reproduite exactement d’Haliburton, m’a fourni l’idée de l’orgie qui termine la seconde partie de mon livre ; j’ai supposé que si cet homme avait pu, dans un pareil moment, formuler un pareil désir, il avait pu, de même, le mettre à exécution.

Alors commença le triage des jeunes et des vieux. Page 214.

Cette description est, sauf quelques petits détails probables, celle donnée par Haliburton et reproduite par Garneau et Longfellow.

Lawrence avait prescrit à ses lieutenants, dans ses instructions, de ne prendre sur les navires une deux prisonniers par tonne. Page 218.

« Halifax, 11 août 1755.

« Instructions données au Lieutenant-Colonel Winslow, commandant des troupes de Sa Majesté aux Mines, ou, en son absence, au Capitaine Alexandre Murray, commandant des troupes de Sa Majesté à Passequid, au sujet de l’expulsion des habitants du district des Mines et de la rivière Passequid, de la rivière aux Canards, de Cobéquid, etc., situés dans la Nouvelle-Écosse.

« Monsieur,

« Ayant fait connaître, par ma lettre du 31 juillet dernier, au Capt. Murray, les raisons qui ont fait prendre au Conseil de Sa Majesté la résolution de chasser tous les habitants français et de vider tout le pays, ainsi d’être délivrés de ces mauvais sujets ; laquelle lettre il vous communiquera en même temps que les instructions nécessaires pour accomplir un projet déterminé depuis si longtemps.

« Afin que ces habitants ne puissent jamais revenir dans cette province, ou aller renforcer les Français du Canada et de Louisbourg, il est résolu qu’il » seront dispersés dans les colonies de Sa Majesté, sur le continent américain. Dans ce but, des transports sont envoyés dans la Baie (des Français ou Fundy) pour recevoir ceux de Chignectou : le Col. Moncton expédiera dans le Bassin des Mines ceux qu’il ne pourra pas remplir là. Vous recevrez aussi des vaisseaux de Boston capables de contenir mille individus, à raison de deux par tonneau. À l’arrivée de ces navires de Boston et de Chignectou dans le Bassin des Mines, à Passequid, à Cobéquid et dans la Rivière-aux-Canards, etc., on embarquera à leur bord tous ceux qu’on pourra saisir par n’importe quels moyens, principalement les chefs de famille et les jeunes gens, plaçant, autant que possible, deux personnes par tonneau, la capacité des vaisseaux devant être constatée par les contracteurs des différents transports dont vous serez pourvus et dont les maîtres devront vous donner un rapport.

« Et pour vous faciliter les moyens d’approvisionnement pour ces transports, j’ai nommé Mr. George Saul agent fournisseur et lui ai donné des instructions particulières dans ce sens, avec ordre de vous les communiquer et de vous en donner une copie à son arrivée à Chignectou, avec les provisions destinées aux personnes qui seront sur ces vaisseaux.

« Destination des vaisseaux auxquels on donne rendez-vous dans le Bassin des Mines :

« Pour la Caroline du Nord : un nombre suffisant pour transporter à peu près cinq cents personnes.

« Pour la Virginie : un nombre suffisant pour transporter à peu près 1000 personnes.

« Pour le Maryland : un nombre suffiront pour transporter à peu près cinq cents personnes, ou à proportion, si le nombre doit excéder deux mille personnes.

« Et vous ferez une injonction particulière aux dits maîtres d’être aussi soigneux que possible pendant toute la durée du voyage, pour empêcher les passagers de faire aucune tentative pour s’emparer du vaisseau, ne permettant qu’à un petit