Page:Bouquet - Recueil des Historiens des Gaules et de la France, 3.djvu/256

Cette page n’a pas encore été corrigée

152 [CE SONT LES GRANS CRONIQUES DE FRANCE SELONC CE QUE IL SONT COMPOSE’ES EN L’EGLISE de Saint Denis en France.] [LE PROLOGUE DES CRONIQUES DE FRANCE.] CIL qui ceste oeuvre commence, à tous ceuz qui ceste estoire liront, Salut en nostre Seignor. Porce que plusours genz dou- toient de la genealogie des Roys de France, de quel original et de quel lignié ilz sont descendu, emprist il cest oeuvre à faire par

  • n’en Pout |e commandement de tel home, que il * ne pot ne ne dut refuser :

mais pour ce que sa letreure et la simplece de son engin ne souilist pas à traitier d’oeuvre de si haute estoire, il prie à touz ceus au commen cement qui ce livre liront, que ce que il y trouveront à blasmer, que il le sueffrent (a) pacienment sans vilenie reprehensive. Car si com il a devant dit, li defaut de la letreure et de loquence, qui en li sont, et la simplece de son engin le doivent escuser par raison. Si sachent tuit que il traitera au plus briement qu’il pourra; car longue parole et confuse plaît petit à ceus qui l’escoutent : mais la brief parole et apertement dite plaît aus entendans. Si sera cette estoire deserite se- lonc la letre et l’ordenance des Croniques de l’Abbaye de Saint Denis en France, où les estoires et tout li fait de touz les Roys sont escrit : car là doit-on prendre et puisier l’original de l’estoire. Et se

  • p°et il » puet trouver ès Croniques d’autres Eglyses chose qui vaille à la
  • iapure besoigne, il li pourra bien ajouster selonc la’ propre vérité de la

letre, sans riens oster, se ce n’est chose qui face confusion, et sans riens ajouster d’autre matière, se (ô) ce n’est aucunes incidences. Et pour ce que on ne le tiegne à mençongier de ce que il dira, il proie ‘aus à touz ceux qui ceste estoire liront, que il regardent * as Croniques

  • pourra-on Je Saint Denis : là pourra * l’en esprouver par la letre se il dist voir

ou mençonge. Si puet bien chascuns savoir que ceste oeuvre est pourfitable à fere, pour fe re connoistre aus vaillans gens la geste des Roys, et pour monstrer à touz dont vient la hautesce du monde. Cai ce est essemple de bonne vie mener, meesmement aus Roys et aus Princes qui ont terres à gouverner : car uns vaillans maistres dit que (a) paciaument sans vilaine reprehension. (6) se ce ne sont d'aucunes ceste