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PRÉFACE.

Le plan primitif du Recueil des Historiens de la France comportait non seulement ct qu’on appelle aujourd’hui les sources narratives, mais encore tous les documents propres à fixer la chronologie et à faire conaaitre les institutions. Aussi les volumes consacrés aux deux premières dynasties et aux débuts de la troisième renferment-ils, à la suite des histoires, des chroniques, des annales et des biographies, une assez grande quantité de lettres, de texte* législatifs, d’actes de conciles et de diplômes. Mais, à partir du ’milieu du xi* siècle, les éditeurs se sont renfermés dans tin cadre plus restreint. Aux récits des historiens et des chroniqueurs, aux notes des annalistes, aux compositions des hagiographes, ils n’ont guère ajouté qu’un choix de pièces empruntées aux recueils épistolaires et quelques actes d’une grande portée, tels que des traités de paix ou d’alliance.

Quand mon vénéré maitre et illustre confrère Natalis de Wailly fut choisi pi l’Académie pour préparer la suite des volumes destinés à contenir les monuments des règnes de saint Louis et des successeurs de ce prince jusqu’à l’avènement de Philippe de Valois, il fit décider qu’on y comprendrait les plus importants documents diplomatiques et administratifs à l’aide desquels on peut contrôler et compléter les récits des historiens et étudier les plus intéressantes questions de l’histoire économique et sociale. C’est conformément à ce nouveau programme qu’ont été composés les tomes XXI, XXII et XXIII, dans lesquels, pour la période comprise entre l’avènement de saint Louis et la mort de Charles le Bel, les* documents d archives sont mêlés aux récits des écrivains contemporains. La rédaction de la plus grande partie de ces trois volumes est l’œuvre personnelle de Natalis de Wailly ; nous lui devons la mise en lumière d’une masse énorme de textes, jusqu’alors inédits ou imparfaitement publiés, qui, sur beaucoup de points, ont fourni une base solide à la chronologie des événements, à l’identification des personnages et principalement à l’histoire des institutions. D’une part, il a publié, en y joignant une riche annotation, nombre de chroniques latines ou françaises, en prose ou en vers, notamment 1 œuv.e de Primat, sur la vie et le caractère duquel tant d’hypothèses avaient été hasardées jusqu’au jour où mon savant et perspicace confrère, M. Paul Meyer, découvrit au Musée britannique une ancienne version française des chroniques que le mystérieux moine de Saint-Denis avait composées sur les règne* de saint Louis et de Philippe le Hardi. D’autre part, il inaugura, dans le Recueil, le genre de travaux auxquels doivent être soumises les pièces d’archives, notamment les documents de comptabilité, pour servir de contrôle et de complément aux récits des historiens. C’est ainsi qu’après avoir recueilli les dates de plusieurs milliers d’actes royaux, il en a tiré les éléments d’un itinéraire qui jalonne, souvent jour par jour, les annales des règnes de saint Louis et de ses successeurs, pendant une période de cent deux année*. C’est ainsi qu’il a déchiffré les tablettes de l’hôtel de saint Louis et de l’hôtel