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lui-même et aux gens de son conseil. Il n’y eut pas, à proprement parler, de baillis, mais de simples prévôts dont les fonctions étaient avant tout fiscales et dont la compétence était très limitée. Toutefois des pouvoirs plus étendus furent donnés à certains prévôts de Paris que la confiance du roi mit sur le même rang que les baillis et les sénéchaux des provinces. Ce double caractère des prévôts de Pari : bien indiqué par M. Borrelli de Serres !, dont les observations devront servir de point de départ à l’histoire, encore très obscure, de la prévôté de Paris pendant la première moitié du au siècle.

La chronologie des plus anciens prévôts de Paris est encore fort incertaine et c’est sous toutes réserves que je présente les premiers articles du catalogue qu’on va lire.

La difficulté d’établir une telle liste tient en partie à ce que le titre de prévôt était alors porté en même temps par plusieurs titulaires, qui agissaient collectivement ou individuellement ?,

Sous le règne de Louis VIL il y eut même, vers l’année 1154, jusqu’à trois iers investis à la fois de In charge de prévôt de Paris. Dans la relation d’un débat entre l’abbaye de Saint-Germain-desPrés et Étienne de Massi, qui fut porté à la cour du roi, et qui se termina par un duel, ces trois officiers sont ainsi dénomnés et qualifiés : « In presentia Parissiensium (sic) prepositorum Guillelmi de Gornaico, Reinotdi de Bello Monte, Balduini Flandrensis, locum domini regis tenentiumn. » Je ci leve, non d’après une charte de l’abbé de Saint-Germain, insérée au Cartulaire de Saint-Germain-desPrési, mais d’après une nolice contemporaine qui est copiée, en caractères du ir siècle, à la fin du ms. latin 11951. Le text® de la notice est plus correct que celui du Cartulaire, et il se termine par une phrase qu’il y a lieu de reproduire ici, ne fût-ce que pour la mention du Châtelet à une date aussi anc : « Porro Stephanus et pugil ejusdem victus obsidesque sui, a predictis ministerialibus doinini regis retempti fuerunt et positi in Castellulo. » Le texte du Cartulaire de Saint-Germain se termine ainsi : « Cum ipsi judices a curia exeuntes irent ad propris, prenominato Stephan0 0bviarunt, quein, per defectum utriusque duelli, captum cum suis pugilibus et obsidibus, in castello posuerunt. »

IH ne faut pas non plus perdre de vue qu’à l’origine il régnait une grande confusion entre les fonctions de bailli et celles de prévèt, et que, dans certaines circonstances, il y eut simultanément à Paris un bail et des prévôtss. Plus d’une fois on a employé indifféremment lestermes de bailli et de prévôt pour désigner l’officier royal chargé de l’administration de Paris’. Une trace de cet usage a été recueillie par Richer, chroniqueur de l’abbaye de Senones ?, qui a mis dans la bouche de Philippe Auguste cette apostrophe à l’adresse d’un officier prévaricateur : « Numquid, tu miser, negociorum meorum et totius territorii Parisiensis post me eras ballivus ? »

Le cumpte de la Toussaint 1261 contient deux articles distincts, l’un pour les produits de la présôté de Paris, l’autre pour ceux de la baillie®, et les termes ballivus Parisiensis et ballivia Parisiensis étaient encore employés dans les documents administratifs du temps de Philippe le Bel°.

Au début de ce catalogue, je dois prévenir que la plupart des noms portés sur la liste pour la période antérieure à l’année 1 260 désignent des fermiers auxquels l’exploitation de la prévôté était ad


Recherches ser divers services pablies du xt au avr siècle ; Notices relatives au xru" siècle (Paris, 1895, in8), p. 531572 : Une légende administrative, la Réforme de la prévêté de Paris et Étienne Boileau.

Un mandement de Philippe Auguste, du inois d’août 1320, est adressé « prepositis Parisiensibus ». Preuves, no Go. — Dans une enquête sur les fours de Paris, vers l’année 1225 : « Contentio fuit inter bolengarios, ex una pare, et prrpositos Parisienses, ex al. era, super eo quod prepositi Parisienses volebant obruere furnos eorum… » Preaves, no 81. — Dans une enquête sur Les droits de justice au bourg de l’évêque, vers 1224 : « Prepositi domini regis tune tem is. captos in prisonam domini regis din tenue ï iti Parisienses fecerunt eum ii Parisienses, scilicet defanclus




aps « 6 pla d’une violation des droits de justice du prieuré, qu’il imputait aux prevôts de Paris : « Proposuit autem idem prier conquerendo de prepositisParisiensibus, super 0 videlicet quod dicti pre, iti miserant apad Anetum, villa prioris et ecclesie Sancti, et capi foce ï nanta quoramdam hospitum Sancti Martini icla, occasione cujusdam homici

ille predicte… » Marrier, S. arts

p. 207. Knes nationales, fol. 108. Cette charte a été publiée par Dom Bouillart, Hist. de SaintGermai des Prez, piéces justif., p. suxix, et par RL. de Lasteyrie, Curlul. gônéral de Paris, 1.1, p. 343.

Je ne crois pas qu’il y ait de mention du Châtelet







dans les chartes du xir° siècle recueillies par R. de Lasteyrie. Voir ce qui est dit plus loin de Robert de Meulan. Je citerai seulement une charte de l’année 1173 émanée de Guillaume, archevêque de Sens, et de Maurice, évêque de Paris : « Notum fieri volumus cunsa fratrurn Dei Parisiensis adversus prepositos Parisienses et domini regis ballivos in Parisiaca urbe, super quibusdam redditibus et consuetudinibns census i us apud portam Bauderiam haregis, nobis a summo pontifice fuisse commissam… » Archives de l’Hôtel-Dieu de Paris, 3. Pr Chron. Senoniemse, 1. IH, c. 5, dans le Rec. des histor., t. XVIII, p. 688. La même anecdote est ratonLée par Raoul de ibid., p. 118), qui met

positura is : prepositura Parisiensis. Prepositus debet pro tertio si Ke {msgni ponts] maya L 108. Bailvia Parisiens : de sgillo Castel ! leti, 131. 21 se Rec, des histor., t. XXI, pe 74h ef. uPetrus Saymel, prepositus Parisiensis… De ex gloss baie, 272 L 11 2 d De bellvis. 650 L sd : Comple de ln Chandeleur 1288 (na, dans Mémoire sur les opérations fivancières des Templiers, p— 134. — « Per Arnulphum de Puteolis, super ballivu Parisienser. » Journal du Trésor, au à°° juin 1299— « Negocium centesime balliviarum Parisiensis et Constantini.… » Hbid., au 22 janvier 1300 (n. st}. — « Pro expensis ballivie Parisiensis.… » Jbid., au 27 le.

  1. .). — « Pro expensis ballivie Pari.











vrier 2 : siensis., au 19 août 1301. — « [Compolus] sutus est cum illo de ivia Parisiensi. » Jsoentaire de

Robert Mignon, art. 2652.