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Gilon de Reims, confrère de Guillaume à Saint -Déni», était mort avant d’avoir achevé son livre, et rien ne subsiste de ce «rail en «vait commence. Geoflroi de Beaulieu ne nous a guère offert qu’un tableau dea mœurs privées et des pieux exercices du saint roi et à vrai dire Guillaume de Chartres, l’anonyme.de Saint-Denis. le confesseur de la reine Marguerite ne sont non plus que des hagiographes. Guillaume de Nangis, sans négliger les faits et les détails de ce genre, s est tracé nn pian moins resserré, plus historique, qui embrassait au moins en partie les affaires militaires et civiles. H n’a pas, comme Joinville, le talent d’intéresser et d’attacher les lecteurs son langage a moins de naïveté, moins de charmes ; ses récits, moins d’entraînement. Le métier des armes n’est pas le sien ; il n’a été le témoin d’aucune croisade, ni pu même observer d’assez près les penchants, les habitudes et les actions du prince qu’il entreprend de célébrer. Malgré ces désavantages, il est encore, après Joinville, le plus utile des historiens originaux de ce règne. L’œuvre du sénéchal de Champagne, bien plus précieuse dans son ensemble, fournit moins de renseignements sur certains articles, tels que les ambassades des Tartares, les ordonnances relatives à l’administration de la justice, l’occupation du trône des Deux Siciles par Charles d’Anjou ; les démêlés de l’empereur Frédéric avec la cour de Rome, démêlés qui, à la vérité tiennent moins étroitemént à l’histoire du roi de France ; et, sauf la même observation, les hostilités enticè le roi d’Angleterre et Simon de Montfort, qui périt dans cette lutte. Ajoutons que Guillaume s est efforcé de suivre l’ordre chronologique mieux que la plupart des biographes de son temps, et qu’il conviendrait de lui en savoir gré, s’il n’avait, à cet égard, commis beaucoup d’erreurs assez graves, dans lesquelles il a entrainé ses successeurs.

Un manuscrit sur parchemin, qui porte a la Bibliothèque royale le n° 5723, et qui provient de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés contient le texte latin de l’ouvrage dont il s’agit. On a deux éditions de ce texte, données, l’une par Pierre Pithou, l’autre par François Du Chesne. Les Bollandistes n’ont pas jugé à propos de le réimprimer, apparemment parce qu’ils ne le trouvaient pas assez hagiographique ; ils se sont contentés d’en répandre plusieurs extraits dans leur commentaire. Ainsi l’édition que nous en présentons est la troisième ; nous l’avons revue sur le manuscrit.

On a lieu de penser que l’ouvrage a été originellement composé en latin mais que l’auteur l’a traduit lui-même en français. Il subsiste plusieurs manuscrits de cette version les deux meilleurs se conservent à la Bibliothèque royale. L’un, n° 4648, est du fonds Colbert ; l’autre, n° 262, du fonds Gaignières ; tous deux sur parchemin. Ils ont servi à préparer l’édition publiée par Capperonnier, en 1 761, à la suite de Joinville ; et nous les avons de nouveau collationnés pour obtenir les leçons les plus correctes. Le texte latin se termine par la mention de six miracles, qui ont été compris dans" un bien plus grand nombre et racontés plus au long à la suite de l’ouvrage du confesseur de la reine Marguerite.

. Mil. Le roi de France, Philippe III, dit le Hardi, était né le 3o mai, ou .«<•’ l’un des premiers jours de juin 12 45. Il régna depuis le 2 5 ao^t 1270, date ti9. de la mort de son père Louis IX jusqu’au 5 octobre 1 2 85, où il mourut luimême à Perpignan. Guillaume de Nangis, contemporain de ce règne de quinze ans, en a été le premier historien il en a écrit les annales en latin, et aussi, à ce qu’on croit, en français. Le texte latin publié par Pierre Pithou en 1 5g6, l’a été plus complètement en 1 64g par François Du Chesne, d’après deux manuscrits, l’un de Saint-Germain-des-Préf, l’autre d’Alexandre Petau. Il n’existe L PRÉFACE.

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