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Entreprise ainsi la demande de la reine Jeanne, et adressée à son fils3 le prince Louis qui fut depuis le dixième roi de ce nom cette histoire se recommanderait assez comme écrite en français à la fin du xriiir siècle et à l’ouverture du xiv*. En effet, si le langage en est reste fort altéré dans toutes les éditions antérieures à 1761, le véritable texte recouvré, rétabli, publié au milieu du dernier siècle, est un des plus anciens essais de la prose française dans le genre historique. Cependant Joinville a d’autres titres, meilleurs encore, à l’attention des hommes studieux -attaché à l’hôtel de Louis IX, sinon durant trente quatre ans. comme on l’a quelquefois supposé, du moins pendant vingt-quatre ou vingt-deux, depuis 13/48 jusqu’en 1370, il a vu les faits qu’il raconte, il en est le tétuoin le plus immédiat, et sa narration ne manque d’aucun caractère d’originalité. Elle est écrite sans artifice, presque sans soin, et surtout sans la moindre intention de séduire. Il retrace vivement des souvenirs qui lui sont chers ; et si par fois il partage un peu trop la naive crédulité de ses contemporains, si par hasard il lui arrive de confondre ou de déplacer certains détails, sa fidélité n’est jamais suspecte, et son enthousiasme ne l’empêche pas de se montrer assez souvent impartial. Il ne loue que ce qu’il révère, il parle sans haine des personnages qu’il mésestime, et sans flatterie de ceux qu’il aime. ’`

k Le jésuite Hardouin a prétendu* que le livre qui porte le nom du sire de n’ Joinville n’était qu’un roman composé au xv* siècle. Un tel paradoxe semblait mériter assez peu la longue réfutation qu’en a daigné faire l’académicien La d. Bastieb. Après tout pourtant, lorsque le» éditions dédiaient à un roi Louis une y histoire entreprise à la sollicitation de sa mère, épouse de Louis IX, il était

    • ̃ permis de concevoir des doutes sur l’authenticité d’un livre qui débutait par

de si grossiers anachronismes, et que défiguraient d’ailleurs des altérations graves, des interpolations fréquentes et un langage maladroitement rajeuni. Les objections d’Hardouin n ontpe rdu toute apparence de valeur qne par la publication du vrai texte. Jusqu’alors on n’avait guère qu’une seule réponse à lui faire, savoir qu’à chaque époque, depuis la mort de JoinviUe, des mentions expresses de son ouvrage en attestaient l’existence et hi conservation en diverses copies manuscrites. ·

U s’en trouvait une, en i3 ;3, dans la bibliothèque du roi de France,