Page:Bouquet - Recueil des Historiens des Gaules et de la France, 20.djvu/45

Cette page n’a pas encore été corrigée

Dans le nécrologe de l’église de Saint-Laurent de Joinville, où le sire Jean fut enterré, son décès est marqué au 16 juillet ; il n’est pas dit de quelle année. Mais selon d’autres documents, son fils Ancel ou Anceau avait le titre de sénéchal avant la fin de 1 3 1 7 ce qui ne permet pas de retarder la mort de Jean jusqu’en 1 3 1 9, ou 1 3a 3, ou 1 3a 4 comme l’ont fait quelques modernes. A la vérité une longue épitaphe, trouvée, dit-on, sur sa tombe, le fait naître en iaa4, mourir en 1319. Mais, quoique les Bénédictins aient inséré cette 1. inscription dans l’Art de vérifier les dates*, et n’aient élevé aucun doute sur son authenticité, il est trop aisé d’y reconnaître une pièce fabriquée longtemps après, probablement en 1629, époque de sa publication. Cette église de Saint Laurent où ses cendres reposèrent lui devait plusieurs bienfaits, des fondations nouvelles, la confirmation des anciennes, l’augmentation des revenus du chapitre. Ses pieuses libéralités s’étaient étendues à l’église de Châlons-sur-Marne et il avait bâti ceHe de Monteille au diocèse de Toul. Sa mémoire est ainsi restée aussi chère au clergé qu’aux hommes de guerre ; et l’éclat de son nom a rejailli sur ses descendants, dont on a la généalogie jusqu’à l’an 1 44o.

c<

» tetfoindi

mmimim F

nw.fcl.5o- ai

it

Vejr.p.S05 9i

ftinat to-

r

Tas* II, i

loi. I

et les enfants qui lui restaient de ses deux mariages yil en avait eu au moins huit.

Joinville nous racontera ce quH fit pour honorer la mémoire de Louis IX après la canonisation de ce prince, proclamée en ï a 9 7 par Boniface VIII. Quoique peu en faveur auprès de Philippe IV, le sénéchal de Champagne fut charge par ce roi. qui mariait sa sœur au duc d’Autriche, de conduire cette princesse en Allemagne il remplit eette mission en l’année i3oo ; et dans le cours de la suivante il accompagna en Flandre ie roi et la reine de France ; il était, de tous les grands officiers de leur suite, le seul qui eut un écuyer. On le retrouve dans une assemblée de nobles convoquée en i3oa à Lagni, ou plutôt à Arras Il. La cour de Philippe le Bel avait déjà commencé de lui déplaire il s’en éloigna de plus en plus, et s’associa aux mécontents ligués contre ce prince à la fin de son règne. B opposa, en i3i4, une vive résistance aux exactions royales, et renouvela ses réclamations avec plus de succès en i3i5, auprès de Louis X. Ce nouveau roi, sous lequel il reprenait du crédit et même de l’activité, à l’âge de plus de quatre-vingt-dix ans, lui ordonna de se rendre à Authie, près de Châlons-sur-Marne, puis à Arras, pour entrer en campagne contre les Flamands révoltés. Sa réponse à cette réquisit&i) nous a été conservée c ; elle contient la promesse de rejoindre l’armée rogpe aussitôt que ses vassaux seront prêts. H partit en effet avec un chevalier et six écuyers, se rendit en i3i6 au lieu indiqué, et prit encore, malgré sa vieillesse, quelque part à l’expédition. De retour à Joinville en i3i 7, il donna la ceinture militaire à un roturier nommé Jacques de Non, mais après en avoir obtenu la permission de Philippe V ; car les rois ne laissaient plus aux barons le plein pouvoir de conférer fanoblissement. Cependant le principal titre de la renommée du sire de Joinville est d’avoir composé une histoire de Louis IX. Il l’écrivit ou plutôt il la dicta par ordre ou à la prière d’une reine que l’on a longtemps prise pour Marguerite, épouse du saint Roi. Les premières éditions du livre ont répandu cette erreur, que néanmoins elles devaient contribuer elles-mêmes à dissiper puisqu’elles donnaient le nom de Louis au fils. de cette reine, et que le seul fils de ce nom m.. PRÉFACE.

ri

si

d

o :

ei

li

Si

d

e

a

f

r

s

J

c

i


• ’•̃̃ .««.̃̃