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IV. C’est vers la fin du xiu’ siècle, après i a 0,7 époque de la canonisation v de Louis IX qu’une histoire de sa vie a été composée eu langue française par le confesseur de son épouse, la reine Marguerite. Le nom propre de cet auteur n’est pas connu il est vrai qu’au chapitre IV de l’ouvrage, le confesseur de Marguerite est appelé saint Patur ; mais ces mots qui sont biffés dans l’un des manuscrits ne se lisent aucunement dans le plus ancien ; et l’on a coutume de donner le prénom de Guillaume au religieux qui recevait les confessions de cette reine. Il nous apprend qu’il a rempli cette fonction durant dix-huit ans, et qu’ensuite il s’est attaché à la maison de Blanche, fille de Louis IX, par l’ordre ou à la prière de laquelle il a écrit la vie du saint roi. Blanche, mariée à l’infant de Castille, Ferdinand et veuve eh 1 2 7 4 revint en France, fonda le monastère des cordelières du faubourg Saint-Marcel, et y mourut en 1 3 20. On ne sait pas si Guillaume vivait encore, et l’on ignore à quel institut monastique il appartenait. Les frères prêcheurs ne l’ont guère revendiqué ; ils ne l’ont pi, compris au nombre des écrivains de leur ordre. Nous serions un peu mieux fondé» à le placer parmi les frères mineurs car il dit qu’il a déposé dans leur couvent de Paris les pièces justificatives des vertus et des miracles de saint Louis.

I$e prologue de l’auteur est suivi d’une liste de trente-neuf témoins cutMidus dans les enquêtes qui devaient préparer la canonisation du pieux monarque. L’ouvrage que ces préliminaires annoncent est divisé en vingt chapitres, dont les deux premiers concernent l’éducation de Louis IX, son enfance et sa jeunesse ; les dix-sept suivants ont pour objets et pour titres ses affections et ses pratiques religieuses foi, espérance, charité, humilité, prières, pénitences, justice et clémence. Il s’agit, dans le dernier, de sa persévérance et de sa mort. On voit que l’auteur ne s’astreint pas à suivre l’ordre des temps ; il tâche néanmoins de s’en rapprocher quelquefois, autant que le plan qu’il s’est tracé le comporte mais sans jamais entrer dans les détails de l’histoire politique et militaire de ce mémorable règne il n’est, il ne veut être qu’hagiographe. 1

On conserve dans la Bibliothèque royale deux manuscrits précieux de cet le vie de saint Louis le plus ancien (n° 351, depuis io3i 1 A), peut remonter aux années i3io à i3ao, et toucher ainsi d’assez près au temps où l’auteur écrivait. Il se compose de deux cent huit feuillets in- !io, à deux colonnes, sur parchemin. C’est ce manuscrit qui a servi à l’édition de 1761 nous en reproduirons plus littéralement le texte d’après une révision nouvelle. L’autre copie, moins ancienne, mais antérieure à 1/400, peut-être même à 1.^70, porte le n" io3og, 3 et contient six cent soixante-six feuillets in- ’A ornés d’images coloriées, à chaque chapitre. Elle a fourni des variantes à l’édition de Cappe ion nier, et un plus grand nombre à celle que nous publions. Ce livre étant un des monuments de l’état de notre langue à la fin du xiii* siècle, nous le reproduisons tel qu’il se lit dans le manuscrit 1 o3 1 1 A sans en corriger l’orthographe. Nous n’y ajoutons d’accents «nie dans 1es cas, assez rares, où ces notations deviennent tout à fait indispensables pour indiquer la prononciation ou fixer le sens des mots. Si jamais l’écriture des textes français (ki moyen âge a pu être soumise à des règles générales, il n’est possible den acquérir aujourd’hui une connaissance exacte, qu’au moyen de représentations scrupuleusement iidèles des manuscrits primitifs. Commencer par établir des règles et s’en servir pour dater ou pour amender les manuscrits, c est substituer aux études positives des hypothèses et des systèmes. Déjà cotte pié-