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testante Sugerio nihil a se præter- missum, nulli sumptui parsum , ut Pprestantissimum Galliæ templum extrueret. Cæterèm liber hic, ut verum fateamur, Sugerii mentem magis videtur quèm stylum referre, ut conjectarc pronum sit eum ab aliquo ex Sugeri discipulis, ipso jubente ac dirigente, fuisse con- scriptum.

VIII. Forte is erat, ut opina- tur Baro de Altolic*, Guillelmus

  • Sugeri comes individuus ejusque

Notarius, qui præter encyclicam

de morte magistri sui cpistolam San- Dionysianorum nomine serip= tam, cjus vitam luculento sermone tribus libris exccutus est, quam utramque scripturam integram re- præsentamus. Sed hic aliquantulèm immorari nos expedit ad vindican- dam Sugeri cjusque biographi me- moriam. Certè quas in magistro suo Guillelmus prædicat virtutes, quæ facinora ejus cgregia comme- morat, ca plenam apud posteros ad nostra usque tempora fidem ob- tinuë:se nemo diffitebitur. Sugerium in sapientibus viris, in optimis regni administris, spatio sex ad mi- rimum sæculorum, quantèm ab cjus ætate distamus , indocti doctique omnes, nemine refragante, nume- rarunt. ItaqueGallicam Academiam jus, ut solet quotannis summi ali- cujus viri, clogium literatorum so- Lertiæ, sub præmü spe, nuper pro- posuisse mirum videri nequit. Certa- runt nobilem ob palmam innumeri propè athletæ. Verüm conatibus eorum obstrepuére invidi unus et

alter, certaminis argumentum sug-

gillantes. Qué mente id faciant lon- gum est inquirere ; sed quod ipsi- met aperiunt expendamus. elle se aiunt Sugerio detrahere pellem quê nitidus hucusque per ora cessit, in- trorsèm turpis, reique publicæ , cujus ad clavum sedebat, guber- nandæ prorsès impar. Fidem proin

PRÆFATIO.

tels que l'Architecture, la Sculpture, la Fonderie, la Cizelure. Car Suger atteste qu’il n’avoit rien omis pour faire de son Eglise le plus beau Temple qui füt dans le Royaume. Au reste, à parler vrai, Pon reconnoît moins le style de Suger dans cet ouvrage, que son esprit, et nous sommes très-portés à croire qu'il aura ‘employé pour le composer la plume de quelqu'un de ses disciples.

VAI. Peut-être ce disciple éloit-il, suivant la conjecture du Baron d’Au- teuil, Guillaume Secrétaire de Suger quil accompagnoit par-tout. Nous avons de lui quelques autres écrits qui ne démentent pas celui-ci, et qui même y ont quelque rapport. Ce sont la vie de Suger en trois livres et la lettre ci culaire des Religieux de Saint-Denys sur la mort de ce grand homme, deux productions estimables que nous avons fait entrer tout entieres dans notre collection. Qw’il nous soit permis de nous arrêter un moment ici pour ven- ger la mémoire de l’Historien et de son Héros. Il est certain que jusqu’à nos jours on n’avoit pas élevé le moindre doute sur les vertus que Guillaume re- leve dans Suger, ni sur les belles actions qu’il raconte de lui. Savans et ignorans, tous se sont unanimement accordés , pendant l’espace de six siecles au moins qui se sont écoulés depuis Suger, à le mettre au rang des sages et au nombre des plus grands Ministres qui aient gouverné la France. Il n’est donc pas surprenant que l’Académie Françoise, dans lusage où elle est de proposer chaque année pour sujet du prix Pé- loge de quelqu’illustre personnage, ait désigné pour l'an 1779 celui de Suger. Des athletes sont entrés en foule dans la lice pour disputer la palme. Mais dans le même temps un ou deux jaloux ont clevé la voix pour tourner en dé- rision le sujet du combat. Il seroit trop long de rechercher les motifs secrets de cette conduite singuliere. Conten- tons-nous de ceux qu’ils veulent bien nous découvrir. Leur intention, disent-

ils,