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526, EXTRAIT DE LA CHRONIQUE MS» DE NORMANDIE. lapaiUt

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» songoie et ay songié que de mon corps il croisse* ung arbre contre fe* » cet, et que de son umbre toute Northmandie estoit couverte CW ÏL » d.st le Duc, n’en aiez paour ». Quant vint le. temps que nature «*£ Arleite ot ung fik nommé Guillaume et ainsi comme il fut ne vS quiie remit le mist sus ung pou de blanc feurre sans draps et l’enfW coirmienca moult alaigrement à petteler, et à traire à lui le feurre de ^» mains tant qu’il ef ot plain ses poings et ses bras. Quant la vieilte vint à II" elle le print mais à grant peine lu peut l’en oster le feurre d’entre ses mains « Parfov, dist-elle, cest enflant commence jeune à oonequem ? Le nue Robert fis* moult honnorablement nourrir- et apprendre Guillaume son filz, tout ainsi .comme s’il feust de son espeuse ; et longuement fa nourry a Falo.se. fi advint vung jour que Guillaume de Belesme dit Talnas* seigneur de Sées et du pais d’environ, passoit parmi Faloise si encontre uto r homme qui gardoit Guillaume, et entra en la maison où l’enflant estoit et le regarda. Et quant il l’eut regardé tant comme il lui pleut si lui dist • < lie je suis certain que par toy et par ta lignie sera encores mon honneur » et mon povoir moult abaissié ». Lors s’en ala ieellui Guillaume Talnas pensant, et fut nioult longuement sans mot dire. Comment le Due Robert fist Guillaume le Bastart (a) Duc de Northmandie : car il ettoit son fih, comme oy ave* ]

A i> ri ? s ces choses ainsi advenues le Duc Robert manda Robert son onde Arcevesque de Rouen et les aultres Prélats de la Duchie de Northmandie, et tous H Barons et Princes de la ditte Duchie et leur dist qu’il C .^vouloitak-rau samt Sepulchre d’oultremcr en pelerinage pour le salut de son |ame. « Sire, respondirent iceulx ce ne ferez vous pas qui nous garderoit £» et gouvernerait ? vous n’avez nul hoir de vo char yssu si sçavez comme » Alain | Conte de Bretaigne et celui de Bourgoigne qui sont vos pro» chains de lignage, tiennent chascun d’eulx estre les plus prochains se » vous more/, nous sommes perdus. Par foy, dist le Duc, sans seigneur ne » vous lairay-je pas. J’ai ung petit liastart, qui croist et sera preudhomme 9 m> IVu pl.ust et je suis certain qu’il est mon filz si vous prie, que le » rm-vra il seigneur car je le fay mon hoir, et tout prestement le saisy de la Duchie c|e Northmandie ; et vecy Alain le Conte de Bretaigne qui » gouvernera, et sera Senesehal de la Durhii-, tant que Guillaume mon filz » sera en e :ige et Ih Roy de France le gardera ». Ainsi que le Duc l’eut D ordonné les Prélats et les Barons l’acorderent et prontement firent hommage à Guillaume et le receiirent à seigneur. Le Duc Robert ordonna son erre à aller oultremer tout nudz pie/, et en lange et grant foison de Chevalliers Barons et aultres gens de Northmandie se ordonnèrent à aler avec lui et flst mener son fil/. Guillaume au Roy de France, auquel il alfy prendre eongié, et lui livra par la main et lui fist Guillaume hommage présent Rola-rt son père et puis ieellui Robert se partit et ses gens avec lui |K)ur aler en son pclcrinage. Sy advint que audelà de Besançon, en une ville close qui estoit sur le chemin, le Duc et ses gens furent lu ;ilM»giés une Duché Guillaume, aussi seulement fils naturel de Hubert, maljjre’ toute» le» conspiration» des Princes légitime» contre lui. ainsi qu ils l’avoient promis par serment à son père. Aui preuves

île la bâtardise de Nicolas que nous avons

données dans une note préctMcnte nous ajoutous ici, (|ue le mariage de «on père semble

n’avoir été fait que Ter» le mois île Janvier 4020, auquel il assigna 1* douaire de sa femme, par un acte dont nous avons fait mention ailleurs et que Nicolas fut au plutard Abbé de S.

Otien Il Cil 1042. De plus ce nom de Nicolas ne paraît nullement i>trc celui d’un présomptif béritier du Duché de Normandie, dont le trrto»

n’avoit jusquoK-là été rempli que par des Robert», de» Guillaume» et des Richards, "«nu

si chéris de la nation.

«/ Ainoi donc Nicolas < malgré sa bâtardise

aun.it pu .W Duc de Normandie précédemment, llobcrt l’avoit si bien senti, que ne se

croyant pas encore en sflreté par la déclaration de m>ii frère, et le défaut de naissance de son neveu, il profila de l’enfance de celui-ci, selon I tisage de ce temps-li, pour le faire Moine de S. Benoît ce qui lui Atoit toute espérance de retour dans If monde. Au reste Richard III fit trv»-saKcment d’assurer par sa dernière volonté li- Diii-hé a son frere pour le bien de la paix, nonobstant le crime de M révolte parce que, sana une lellr précaution, beaucoup d’entre le» .Normand* auroirnl pu chercher à le conserver à son liU naturel ce qui auroit causé une

cruelle guerre civile. JW- n’en pas douter, il n’y a qu’à la con.lanic avec laquelle

ces j>eu|Jcs maintinrent fort peu après dam leur