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Ex Will mi. Malmes- bur. Libro Il de Gestis Re- sur Angl.

xxxv)

impetrabant, et fidem præsta- rent, seu, ut tunc loquebantur, se in vassaticum commenda- rent, et servitium militare face- rent iis qui ca conferebant. Hinc beneficia militaria dicebantur. Optimates autem , eorum colla- tores, fortiori vinculo vassallos sic partibus suis addicebant. Feuda ab origine personalia erant atque ad vitam concessa, et jure fructua- rio possidebantur. am dignita- tes Comitum aliorumque , inquit Mabillonius Præfat. in sæc. V Bened. n. 133, circa sæculum X, ad posteros jure hereditario tran- sicrunt, maximè sub Carolo Sim- plice, ob languentem jus princi- patum. Hujus tamen rei origo petenda est à Carolo Calvo, qui supremo vitæ suæ anno Romam abiturus, Carisiaci edidit Capi- tula quatuor, in quorum tertio leguntur : Si Comes de Regno isto obierit, cujus filius nobiscum sit, etc. Hic primus dignitatum hereditariarum gra- dus; cùm scilicet Regis beneficio in possessionem patriam filit ve- niebant : quod posteà summo jure Sactum est. Apud Francos igitur sensim pedetentimque dignitates evaserunt hereditariæ : quod jus labente sæculo IX incæpit,' adole- vit sub ultimis. secundæ stirpis Regibus , consummatumque

sub primis Capetianis Regibus.

hæc

est

XXVII. Stolidam … admiramur Guilielmi Malmesbur. mentem , qui Gerberti cum Diabolo

pactum pro certo habens, putat illum magicis artibus ad Papa- tum pervenisse, etc. quæ fabula in vulgus à Bennone Cardinali primèm jactata, doin ‘ab impe- ritis Scriptoribus ‘excepta est. Fabulosos autem et ut ita dica- mus diabolicos de Gerberto ru- mores, quos refert Auctor noster,

PRÆFATIO.

foi ou hommage, comme on parloit alors, et service d'armes, à ceux qui les conféroient. C’est de là qu’on ap- pelloit les bénéfices, militaires. Or les Seigneurs qui en étoient collateurs , s'attachoient ainsi plus fortement leurs vassaux. Originairement les fiefs étoient personnels , se donnoient à vie, et les possesseurs n’en étoient qu’usu- fruitiers. Car les dignités des Comtes et celles des autres, dit D. Mabillon dans sa Préface du v siécle Bénéd. n. 133, vers le’ x siécle passerent aux descendans par droit d'héritage , prin- cipalement sous Charles le Simple, à cause de la foiblesse de son gouverne- ment. Néanmoins pour trouver Pori- gine de ce droit, il faut remonter jus- qu'à Charles le Chauve, qui la der- niere année de sa vie, sur le point d'aller à Rome, donna à Quicrsi qua- tre Capitulaires, dans le troisiéme des- quels on lit ainsi: Si un Comte de ce Royaume vient à mourir, dont le fils soit avec nous, etc. Le premier dégré des digni héréditaires fut, lorsque les fils vinrent à hériter de leurs peres par le bienfait du Roi: ce qui se fit ensuite de plein droit. Ainsi les digni- tés devinrent héréditaires peu à peu chez les François; et ce droit com- mença sur la fin du 1x siécle, prit vigueur sous les derniers Rois de la seconde race, et fut parfaitement établi sous les premiers Rois Capétiens.



XXVII Nous admirons la simpli- cité d'esprit de Guillaume de Mal- mesbury, qui tenant pour certain le pacte de Gerbert avec le Diable, croit que ce grand homme parvint à la Papauté par : art magique, etc. Cette fable, mise en avant d’abord par le Cardinal Bennon , ‘fut reçue ensuite

par des Ecrivains mal-avisés. Or nous

décrivons au long ce que notre Auteur rapporte des bruits fabuleux et pour ainsi dire diaboliques touchant Ger-