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ce ne fut qu’au moyen de quelques draperies dont on fit coiivnr {habiller, dit un \)o\i ironi&lt ; iurnK’nt M. (!li. VAôraeiit) les ligures qui semblaient les moins convriialtlrs, par un peintre du temps. »

Dominé soit par l’orgueil comme le prétend Milizia, soit par l’esprit de système au point de vue de l’art, ce qui parait plus probable, Michel-Ange jugeait que c’étaient là de vains scrupules. Car quelqu’un lui parlant (lu mécontentement du pontife au suj», ’t de ces peintures, il répondit : (t Dites au pape qu’il ne s’inquiète point de cette misère, mais un peu plus de réformer les hommes ce qui est beaucoup m(jins facile que de corriger des peintures. »

On aurait peine à comprendre ce langage si l’on ne savait, bêlas ! quelle est cliez les artistes la force de certains préjugés qui, par l’habitude, arrivent à fausser la conscience la plus droite et nous expliquent cette graude énigme des plus prodigieuses contradictions. M. Ch. Clément Ini-mème, si paitial pour Michel-Ange, est contraint d’avouer que dans cette œuvre qu’il exalte (i comme un de ces actes inouis de l’esprit humain qui, malgré toutes les critiques qu’on en peut faire, épouvantent et subjugent, jamais Michel-Ange n’est autant tombé du côté où il penchait ; jamais il ne s’est moins soucié de plaire et de séduire ; jamais il n’a entassé plus de difficultés, de poses violentes, de pantomimes, ni autant abusé de ces formes, de ces mouvements, de ces postures, sorte de rhétorique de son art qui devait précipiter ses élèves dans de si monstrueux excès. »

Les éloges les plus passionnés font difficilement contrepoids à de pareils aveux.