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très rapports. On regrette, dans son ouvrage^ plus encore peut-être que la tendance au scepticisme, une liberté de langage que lui-même il confesse, ce qui ne l’en rend que plus blâmable : &lt ; ( Moi qui ai la bouche si effrontée I n dit-il en propres termes au livre III des Essais. Ailleurs, il parle du suicide comme un païen et un stoïcien. Et pourtant on trouverait dans son livre plus d’un passage par lequel il se réfute éloquemment lui-même et témoigne d’une àme naturellement chrétienne, selon l’expression de Tertullien. Sa mort non plus ne fut pas celle d’un impie d’après le récit d’un témoin oculaire, Etienne Pasquier. Montfaucon (rue de) : Bernard de Montfaucon, religieux célèbre de la congrégation de St-Maur, né en 1655, mourut en 1741, à l’abbaye St-Germain des Prés. Il est auteur de savants ouvrages, entre autres les Antiquités expliquées, et une Collection des Pères. La rue ne doit donc pas son nom, comme on pourrait le croire, au fameux gibet de Montfaucon, sur lequel on nous saura gré d’ailleurs de donner quelques détails. Il fut construit ou plutôt reconstruit par Enguerrand de Marigny, suivant les uns, suivant d’autres, par Pierre Rémy, seigneur de Montigny. Ce qui est certain, c’est qu’il devint fatal à tous deux et qu’ils y furent pendus. (( Montfaucon, dit Sauvai, est une éminence douce, insensible, élevée entre le faubourg St-Martin et celui du Temple, daus un endroit que l’on découvre de plusieurs lieues à la ronde. Sur le haut, est une masse accompagnée de seize piliers où conduit une rampe de pierre assez large, qui se fermait autrefois avec une bonne porte. Les piliers, gros, carrés, hauts chacun de

M.