Page:Bouniol - Les rues de Paris, 2.djvu/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ries de Buffon qui n’étaient que de brillantes hypothèses. Mais ces publications eurent pour conséquence néanmoins de le mettre en rapport immédiat et habituel avec l’illustre naturaliste qui songea dès lors à l’associer à ses travaux et, dans cette pensée, offrit à Lacépède la place de garde démonstrateur du cabinet du roi, vacante par la retraite de Daubenton. « Lacépède, dit M. de Valenciennes, accepta ces modestes fonctions avec joie, et il les remplit avec zèle et ponctualité, se tenant, les jours publics, dans les galeries, répondant avec son affabilité accoutumée à toutes les questions, et ne montrant pas moins d’égards aux gens du peuple qu’aux hommes les plus considérables et les plus distingués. »

En 1788, Lacépède publia, comme continuation de Buffon, un premier volume contenant l’Histoire naturelle, générale et particulière des quadrupèdes ovipares, et, l’année suivante, parut le second volume, contenant l’Histoire naturelle des Serpents. De cet ouvrage, qui valut à l’auteur les éloges de l’Académie des Sciences, Cuvier n’hésitait pas à dire, vingt ans plus tard, que : « par l’élégance du style, l’intérêt des faits qui y sont recueillis, et au point de vue purement scientifique, il présente des avantages incontestables sur le livre immortel auquel il fait suite. »

Détachons de ce beau livre une page seulement qui suffit pour faire connaître la manière de l’auteur : « À la suite des nombreuses espèces des quadrupèdes et des oiseaux se présente l’ordre des serpents ; ordre remarquable en ce qu’au premier coup d’œil, les animaux qui le composent paraissent privés de tout moyen de se mouvoir et uniquement destinés à vivre sur la place où le