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s’éloigne plus rapide que si elle était emportée par un triple rang de rames !

En effet, sur les eaux paisibles de la Saône, le pyroscaphe, comme on l’appelait alors, s’avançait remontant sans effort le courant, et salué par les acclamations, les hourras, les battements de mains des spectateurs entassés sur les deux rives, il franchit promptement la distance entre Lyon et l’île Barbe, ainsi qu’il est constaté d’une manière irréfragable, dans une pièce dont la minute se trouve encore chez un notaire de la ville et que signèrent les huit membres de la commission scientifique, choisis pour assister à l’expérience quoique d’ailleurs sans titre officiel : MM. Laurent, Basset, chevalier, lieutenant général de police de la ville ; l’abbé Monges, chevalier, historiographe de la ville ; de Landine, avocat au parlement ; Mathon, chevalier, seigneur de la cour et autres lieux ; Roux, professeur d’éloquence au collége Royal-Dauphin de Grenoble ; Le Camus, avocat au parlement ; Salicis, curé de la paroisse de Vaize et Jean-Baptiste Salicis, neveu du précédent et vicaire de la paroisse.

Se pouvait-il des témoins plus respectables et dont la signature au bas d’un certificat semblait ne pas permettre l’ombre du doute ? Aussi, les fonds bientôt étaient faits chez le notaire pour l’exploitation du privilége, dont l’obtention paraissait certaine, et dans un bref délai, à tous les intéressés. Car l’Académie de Paris, consultée par le ministre, en présence de pièces attestant des faits qui avaient eu, en outre des signataires, pour témoins des milliers et des milliers de spectateurs de tout rang, l’Académie ne pouvait que faire un rapport