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la bienvenue au volume édité par Châteaubriand, fit de nouveau et avec plus d’effusion dans les Causeries de lundi l’éloge de l’auteur dont il avait dit déjà : « Il suffisait, nous disent ceux qui ont eu le bonheur de le connaître, d’avoir rencontré et entendu une fois M. Joubert, pour qu’il demeurât à jamais gravé dans l’esprit : il suffit maintenant pour cela, en ouvrant son volume au hasard, d’avoir lu. Sur quantité de points qui reviennent sans cesse, sur bien des thèmes éternels, (dont M. Sainte-Beuve s’inquiétait alors), on ne saurait dire mieux ni plus singulièrement que lui. »

MM. de Sacy, Saint-Marc Girardin, Gerusez, etc, ne parlent pas autrement et ne témoignent pas, dans leurs articles développés, d’une moins chaleureuse sympathie ! Et comment n’admirer pas, comme dit si bien M. E. Poitou, « tant d’originalité alliée à tant de grâce, tant de délicatesse d’esprit et de tendresse d’âme dont malgré soi on subit le charme.… Comme ces pensées sont limpides et colorées ! quel mélange pénétrant de douceur et d’austérité ! C’est la raison à la fois grave et souriante, c’est la vertu indulgente et sereine. Écoutez-le maintenant parler de Dieu, de l’âme, de la Religion ; il a sur ce sujet des pages qui, pour la profondeur, la portée et l’éclat, font souvenir de Pascal et de saint Augustin. »

Détachons de ce précieux volume des Pensées quelques passages seulement, car cette Notice est déjà longue, et cependant que de choses il nous resterait à dire !

« Le ciel est pour ceux qui y pensent.