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latine qui se lisait sur son tombeau. Il ne mourut donc pas en 1317, comme l’affirment, avec d’autres, les auteurs de la Bibliothèque historique. Si, même, avant cette époque, le nom de son fils Anceau ou Anselme se trouve dans divers actes avec le titre de sénéchal, c’est que le vénérable vieillard, sentant le poids des années, avait cru devoir résigner les fonctions comme le titre de cette haute magistrature.

Ce fut à la demande de la reine Jeanne de Navarre, femme de Philippe le Bel, que Joinville entreprit d’écrire l’Histoire de saint Louis. Mais la reine étant morte avant que l’ouvrage fût terminé, Joinville put du moins l’offrir à Louis X, son fils aîné, arrière petit-fils de saint Louis. Ce livre, dont il s’est fait tant d’éditions et plusieurs magnifiques, est, au point de vue du style comme de l’histoire, un trésor inestimable qu’on apprécie d’autant plus qu’on aurait pu le perdre ; « car dit M. Paulin Paris, dans sa Dissertation sur les manuscrits de Joinville, il nous reste du monument le plus précieux de notre histoire un seul manuscrit ancien : encore ce manuscrit est-il postérieur à Joinville de plus d’un demi-siècle. » Que d’accidents auraient pu le détruire ou le détériorer ! Joinville commence plus particulièrement la longue série de nos grands historiens français ; car Vilhardouin, le premier en date, qui écrivait 60 ou 80 ans auparavant, très intéressant quant aux événements qu’il raconte, nous parle une langue difficile aujourd’hui même pour des lettrés, et à côté du texte, il leur faut une traduction beaucoup moins nécessaire dans le livre de Joinville.